Ca y est The Jules, après des années de recherches hasardeuses, 2 râteaux, 4 ruptures, 1 copain d'enfance, 1 collègue de boulot, 2 amis d'amis, 1 voisin, 3 G.O skis et 2 de voile et un inconnu et demi sur le parking d'une obscure boîte de nuit, à force de le chercher, on l'a enfin trouvé !
C'est lui, on le sait. On a même fini par emménager avec. On peut se dire qu'un peu d'amour et d'eau fraîche suffisent à être heureux et à ce que ça dure. Passé 12 ans et demi d'âge mental et les premières semaines de passion, on sait qu'il n'en est rien. Et qu'il en faut un peu plus qu'un verre d'Evian et le câlin du samedi soir, pour continuer à se kiffer. Même beaucoup plus !
Donner de sa personne, et pas qu'à l'horizontale, pour apprécier sur la durée la présence de Jules à sa juste valeur comme personne d'autre ne peut le faire. Si on veut que ça roule, Jules et moi, ça ne tient qu'à nous. Enfin, surtout à moi ...
Mode d'emploi pour éviter que notre baby-couple ne fasse pas lamentablement naufrage sur les rivages escarpés et pervers du quotidien:
Je m'intéresse aux montages financiers des projets immobiliers de défiscalisation « Lois Malraux, Madelin, Besson » etc......
Oui, je m'intéresse à ça puisque c'est le travail de Jules justement... et que c'est de ça qu'il me parle quand ça lui prend de me parler de ses journées de boulot loin de moi... Et puis aussi au rugby, à la dernière Audi quattro au Salon de l'Auto, aux fluctuations incessantes du Cac 40, aux pages saumon du Figaro, à BFM qu'on écoute en boucle dans la voiture, à Auto-moto et les Filles de Playboy.... Alors que, franchement, j'en ai rien à f****... Mais bon, jouer les blondes en pamoison devant son mec qui nous raconte sa vie (on n'est pas obligé d'écouter, juste de hocher la tête de temps en temps en le regardant avec nos grands yeux faussement émerveillés), c'est toujours une recette qui gagne pour garder un Jules.
Je m'épile même en hiver
La barbe! Avant, entre octobre et mars en gros, c'était l'hibernation à ce niveau. Sauf avant un dating avec préliminaires et conclusions intégrées... voire en cas de port de robe de soirée sur collant transparent. Maintenant, c'est tout le temps! D'un autre côté, ça ne fait que 3 mois qu'on est ensemble... Alors, tant qu'on a pas la bague au doigt, on fait des efforts de ce côté-là! Après, on fait comme toutes les autres, on s'en fout! On recommencera à s'épiler en hiver quand on aura des cours très particuliers avec le prof de tennis des jumeaux qu'on aura eu avec Jules, dans quatre ou six ans...
J'accepte son chat
Il était dans sa vie avant moi....je ne voudrais (peux!) pas briser cette union sacrée... Même si je suis allergique, que c'est moi qui change la litière 3 fois par semaine et me tape les 4 étages sans ascenseur avec les sacs de croquette! Sans compter que je dois supplier ma mère de jouer les caty-sitter pour qu'on puisse partir de temps-en-temps en w.e en tête-à-tête mon Jules et moi! (selon les circonstances, on peut remplacer le mot chat par : enfant, meilleur pote ou mère, ou les 3, ça marche aussi).
J'adapte mon look
Je remplace mes vieux pyjamas informes et si cosy par des nuisettes transparentes, mes culottes petit-bateau par des guêpières Chantal Thomas, mes charentaises par des mules Agent Provocateur pas confortables du tout. Franchement, j'ai froid, mal au pied et aux seins depuis que je ne porte plus que des balconnets, mais j'ai un Jules! Parfois je regrette... Mais je tiens, au moins les premiers mois. Une fois ferré, le Jules, je renfile mes joggings en pilou, mes grosses chaussettes et mon bon vieux masque de nuit au concombre si efficace!
Je ne prends jamais rien de personnel même dans les pires prises de bec.
Je me dis que, même si c'est à moi qu'il parle, ce n'est pas avec moi qu'il règle ses comptes là, maintenant, mais à ses ex, sa sœur, sa collègue de bureau ou sa délicieuse mère! Toutes ces femelles qui lui cassent les c**** depuis qu'il est tout petit. Je ne pars pas en vrille lorsqu'il me sort des énormités, je n'essaie pas d'avoir le dernier mot, même quand je sais que j'ai raison. A quoi bon....!!
Je perds à la belotte
Avec lui, on prend taule sur taule, alors qu'avec mes partenaires habituels, je m'amuse et je gagne! Jules me prend pour une quiche, et me passe des savons devant tout le monde, mais bon, ce n'est pas grave, ce n'est qu'un jeu. Je déteste perdre, mais ce n'est qu'un jeu!
Je mange mes frites
J'adore les brocolis, les petits pois, les endives crues ou cuites, la roquette, et les poireaux vinaigrette... Mais, il y a un mois, j'ai acheté une friteuse, et régulièrement, je fais des frites. Et j'en mange. De temps en temps... et je fais une heure de gym en plus par semaine... il n'y pas de limite à l'abnégation!
Je vais voir James Bond et OSS 117.
Moi, j'aime les films d'auteurs, français, de 2 heures, avec Dominique Blanc, Nathalie Baye, Sandrine Kiberlain ou Karin Viard. Jules, il veut toujours aller voir des films d'actions, plein de muscles, de courses de bagnoles, de cascades, de coups de feux et de créatures de rêves.... La suite d'OSS 117 ou le dernier James Bond, par exemple alors que moi je veux voir le dernier Catherine Frot. Je finis par céder et je reste deux heures dans le noir à mater les abdos et les fesses de Daniel Craig. The sacrifice...
Je ne dors plus en diagonale
Même si ça me démange horriblement, mais, j'ai essayé, il y a toujours une paire de jambes poilues au milieu. Et quand elles se réveillent parce qu'on les bouscule trop, les jambes poilues, elles râlent! Avant de se rendormir de tout leur longs... et leur large, et de ronfler comme une brute.
Je rabats systématiquement la lunette des WC
Sans commentaires.
Je mens comme une arracheuse de dents
« J'adore ton chat, ton meilleur pote, ton fils, ta mère, ça ne me dérange pas du tout que tu déjeunes avec ton ex de temps en temps, George Clooney est has been, Brad Pitt trop fade, Sébastien Chabal trop rustique, Victoria Sveldt spirituelle, cette étagère droite, ce string en latex hyper confortable, cette paire de chaussures rouge flambant neuve une vieillerie de l'an dernier oubliée dans un tiroir, les accros du shopping complètement cinglées, ce diner avec tes collègues de boulot et leurs femmes une merveilleuse idée, le fait qu'il n'y ait pas eu un seul mec à cette soirée entre filles chez Barbara une évidence, etc. ». Si, après ça, je ne brûle pas en enfer, c'est que le Bon Dieu est... une femme.
Et puis... et puis, on passe sur le ton atone, voire désinvolte les jours de grande forme, quand on lui demande, pour la énième fois, de passer un coup de jet après sa douche (« ah bon ? »), d'enlever la barbe du lavabo (« ah bon ? »), d'écraser le tube de dentifrice par le bas (« pourquoi ? »), d'enlever ses chaussures avant d'aller dans la salle de bains (« pour quoi faire? »), de reboucher le pot de confiture à fond avant de le remettre au frigo (« tu l'as encore fait tombé? Le pot? »), de jeter son caleçon et ses chaussettes sales dans le panier à linge le soir plutôt que par terre juste à coté (« fais-y moi penser quand je me déshabille! »)....
On s'abstient et on passe l'éponge, parce d'une, à la longue (et même plus vite qu'on l'imagine), on passe pour une harpie (« ah bon ? »), de deux, trop d'info tue l'info. Et de trois, un Jules reste un Jules. Et rien que pour voir la langue-jusque-par-terre des autres nanas quand on le sort à notre bras, notre it-Jules, on peut bien faire quelques concessions.
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