De troncs et de pisé, de lattes, de lianes et de meubles rudimentaires chinés, recyclés, dé tournés, posée tout naturellement sur la cime d'un arbre, au fond d'un jardin même citadin, dans un environnement calme et préservé, la cabane en bois est la dernière tendance refuge, hype et écolo du moment. Mode d'emploi.
Au fin fond de son jardin, dans les arbres centenaires de sa maison de vacances, sur son toit terrasse en ville, la dernière tendance du moment consiste à installer sa petite cabane en bois home made. Pour jouer les Robinsons Crusöé version 2009, pour se ménager un refuge green, lire, écrire, rêver, en toute tranquillité, la cabane en bois n'est plus exclusivement réservé au moins de 10 ans et se redore le blason pour re-conquérir les éternels ados que nous sommes, réveiller les kids un peu rêveurs un peu sauvages qui sommeillent au fond de nous.
Pas besoin d'un grand espace, pas besoin de matériaux chers et coûteux, la cabane se veut modeste, durable, voire citadine, mais si ! En bois et en bois seulement, elle est rustique à souhait, doit rester au plus près de la nature, être une sorte de prolongement green de l'habitation principale. Le côté récup, inachevé, naturel, doit primer, susciter l'imagination, la rêverie, inviter à la méditation, au repos. Loin des tendances consuméristes de notre société de plus en plus épinglées et ringardes, murs, sols, plafonds (travées en bois de chemin de fer, bois marins mangés par le sel rejetés sur les plages par la mer) à l'image du mobilier, doivent épouser le registre de l'éphémère, du mouvement, de la fluidité, du recyclage.
Rondins de bois, toit végétal, troncs, branches saillantes du vénérable sujet qui l'abrite, pilotis apparents, sont omniprésents, visibles, participent de l'architecture et de la déco. La végétation alentour doit pénétrer le lieu, brouiller les repères, sa force et sa luxuriance rappeler au visiteur l'indéniable suprématie de la nature sur le construit, le culturel, l'achevé, l'humain. L'homme est petit, tout petit. Sa cabane le lui rappelle à chaque fois qu'il vient s'y réfugier. Peu importe le paysage alentour, le panorama que l'on surplombe, (peut-être juste la cour du voisin ?), la vue dominante, plongeante, est surtout une vue intérieure, invitant à redescendre au plus profond de soi, au plus prêt de soi, de son enfance, de ses racines, de l'enchantement du monde.
Les meubles de la cabane sont des meubles de rien. Chinés, récupérés dans un grenier, dans la rue, que l'on prendra soin de nettoyer, rendre à leur état brut, à qui on offrira une seconde jeunesse, comme la cabane à son locataire. Deux ou trois chaises dépareillées, de ces petites chaises en bois dont regorgent les brocs, qui valent trois francs six sous. Une table ancienne en chêne ou en fruitier, décapée, brute ou en fer forgé rouillé. Quelques coussins en lin et coton naturels et bio jetés sur un matelas en crin de cheval à même le sol, véritable invitation à une sieste ombragée. Un vieux ventilateur acheté aux puces, une moustiquaire immaculée surplombant un hamac encordé, une malle déglinguée retrouvée dans un grenier dans laquelle on aura pris soin de disposer des livres. Des livres essentiels, importants, de ceux que l'on emmènerait avec soi sur une île déserte... Pas de métal, pas de couleurs, pas de chinoiseries, de superflu, de superficiel... Pas de plantes en pots, domestiquées, contraintes, meurtries. Ici tout est libre, vivant, tourné vers le soleil et le ciel. Tout invite au calme, à la sérénité, au silence. Ici, chaque objet a sa justification, sa nécessité, sa vérité. Chacun d'entre eux, humain compris, tourné vers le même horizon : l'allée intérieure pavée de roses imaginaires qui mène à soi-même !
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