Si, en France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon, la situation des femmes dans le reste du monde n’est guère plus enviable. Il semble que dans les pays les plus pauvres, les femmes cristallisent toutes les frustrations et la colère d’une société masculine dominatrice, où le père fait figure de maître absolu. La femme est un bouc-émissaire tout désigné, elle qui n’a aucun moyen de se défendre. Or, bien souvent, la loi vient appuyer cette tyrannie masculine : la femme n’a d’autre choix que d’obéir. A on père d’abord, puis à son mari, sans que jamais une brèche ne lui permette d’échapper à ce cycle infernal.
C’est en 1990 qu’Amartya Sen, un économiste indien, évalue à plus de 100 millions le nombre de femmes « manquantes », disparues ou assassinées. Les causes des ces disparitions sont nombreuses : infanticides, manque de soins médicaux, excision, crimes d’honneur, violences… Un chiffre qui fait froid dans le dos et qui lève le voile sur une situation dramatique, dont les journaux indiens ne parlent jamais. Au Pakistan, des femmes sont condamnées par leur village à subir un viol collectif en « dédommagement » au clan adverse, pour réparer une offense. D’autres sont vendues à des bordels ou enterrées vivantes pour le « crime » d’avoir fréquenté des garçons. Ce fut le cas de Médine, 16 ans, dans une province montagneuse de Turquie : c’était à peine il y a quelques mois…
A l’aube du XXIe siècle, la plus grande violation des droits de l’homme concerne en fait les droits de la femme. Toutes les deux heures, une Indienne meurt immolée par le feu par son mari, mécontent de la dot ou pressé de se remarier. Ces violences à l’encontre des femmes commencent même avant la naissance : l’usage des échographies, en indiquant le sexe de l’enfant, encourage les avortements de fœtus féminins. Ces femmes n’ont ni le droit de naître, ni le droit de vivre, et la communauté internationale reste silencieuse face à ce nouveau génocide. Dans ces pays où les femmes sont quasiment une race à éradiquer, quelle évolution peut-on espérer et quels espoirs subsistent encore ? La question reste hélas ouverte.
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