Mis en lumière par le procès Courjault qui a récemment défrayé la chronique, le déni de grossesse est un phénomène qui touche 1600 à 1800 françaises par an. Comment est-ce possible qu'une femme ainsi que ses proches de ne pas constater une grossesse ? Par quels procédés notre esprit arrive-t-il à contrôler notre corps ? Focus sur une des plus grandes ruses de notre psychisme.
Qu'est ce qu'un déni de grossesse ?
Selon Freud, le déni est un système de défense pour se protéger d'une réalité trop difficile à assumer. Dans le cas d'un déni de grossesse, la femme enceinte n'a pas conscience d'attendre un bébé, et l'entourage ne le voit pas non plus. En effet, le corps est dominé par le psychisme, et par un véritable coup de bluff, il va dissimuler les signes physiques de la grossesse. Ainsi, la femme ne prend pas de poids, a toujours ses règles, ne ressent ni nausées ni fatigue ou autre symptômes d'une grossesse. Le corps va se modifier de manière imperceptible, de manière à loger le bébé incognito sans que cela se voie. Il existe deux types de dénis de grossesse. Le déni est dit « partiel » si la grossesse est découverte avant l'accouchement et « total » si celle-ci est découverte pendant. Dans les cas les plus extrêmes, le bébé est nié même après sa naissance malgré les cris et les pleurs
Qui ce mal concerne-t-il ?
Tout le monde ! En effet des études ont montré que le déni de grossesse existe depuis toujours et dans tous les milieux. Il s'agit d'une maladie psychiatrique qui se répartit au hasard de la population au même titre que n'importe quelle autre affection. Ce déni contamine les proches et notamment le conjoint qui ne s'aperçoit pas non plus de la grossesse. Si la maternité à venir n'est pas présente dans le psychisme de la femme, elle ne peut pas l'être pour l'entourage et même pour des médecins qui sont pourtant sérieux et expérimentés. Qui plus est, beaucoup de femmes ayant souffert d'un déni de étaient déjà mères d'un ou deux enfants et non pas des jeunes filles immatures ou attardées comme le disent certaines rumeurs. Les causes de ce déni sont différentes pour chacune d'entre elles, selon qu'elles soient dépressives, seules ou pas prêtes à assumer un enfant. Il ne faut pas oublier qu'elles sont surtout des victimes dans ces situations : dans beaucoup de cas, elles ne découvrent leur grossesse qu'au moment de l'accouchement. Cela engendre des sentiments très forts : panique, douleur, culpabilité...notamment quand l'accouchement se déroule hors des structures médicales dans des souffrances horribles et un bain de sang.
Des cas plus ou moins graves
La configuration la plus grave est celle ou la femme accouche seule sans savoir qu'elle est en train d'accoucher. Elle met ça sur le compte d'une méchante gastro et s'enferme dans les toilettes. C'est ce qui amène à la mort du bébé dans 10% des cas. Ici on ne parle pas d'infanticide car la mort est accidentelle et due au manque de soins. De plus, la mère court aussi le danger de contracter une infection ou autre complication à cause de l'absence de prise en charge médicale. S'il arrive que sous l'emprise de la panique, de la vue du sang, la mère cache son nouveau-né pour effacer les traces, tous les bébés ne finissent pas dans un congélateur et la femme n'est pas forcément un monstre ! On a eu écho d'histoires à première vue invraisemblable soù le bébé était caché dans un placard, sous un lit ou dans un carton. Cela prouve surtout l'état second dans laquelle se trouve la femme. On est au-delà de toute rationalité. Heureusement, la plupart du temps, la grossesse est décelée au bout de quelques mois lors d'un contrôle médical, ou bien la femme, (accompagnée ou pas), appelle les secours lors de l'accouchement. Beaucoup de témoignages montrent aussi que malgré la surprise et la peur d'un couple ou d'une femme à l'annonce de l'arrivée de cet enfant, le bébé est accepté et aimé.
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