Depuis le Plan Autisme lancé par le gouvernement en 2004, la France a fait de nombreux progrès dans la lutte contre la maladie : les places en structure d'accueil ont augmenté, les professionnels de santé reçoivent une formation mieux ciblée et les familles ont plus facilement accès à l'information. En un mot, l'autisme commence enfin à sortir de l'ombre...
Néanmoins, la situation est loin d'être satisfaisante. La scolarisation des enfants autistes est souvent un parcours du combattant pour les mamans. Or, l'intégration sociale passe par l'immersion au milieu d'enfants qui ne sont pas atteints par la maladie. L'école constitue cet espace privilégié, à la fois lieu d'apprentissage et berceau des premières amitiés. Eloigner un enfant autiste d'un parcours traditionnel ne fait qu'accentuer son isolement psychique.
Dépister la maladie
C'est la première étape. L'un des principaux objectifs du Plan Autisme était de développer des « centres-ressources » sur l'autisme (CRA) afin d'orienter les familles vers des spécialistes. En effet, la précocité du diagnostic est un élément déterminant, qui permet aux enfants concernés d'évoluer vers plus d'autonomie.
Selon le collectif Autistes sans frontières, l'autisme serait en constante augmentation, au point de toucher près d'un enfant sur 150. Mais comment différencier un enfant un peu renfermé d'un enfant atteint d'autisme ? Les symptômes sont loin d'être évidents. On peut toutefois relever trois types de troubles caractéristiques : les troubles de la communication, les troubles du comportement et les troubles des relations sociales.
Repérer les symptômes
Le langage agit comme un révélateur des troubles autistes. Les mots sont embrouillés et l'enfant répète en écho ce qu'il entend, sans prêter attention à ce qui l'entoure. Ses gestes sont souvent mal maîtrisés ou décalés par rapport à la situation. L'enfant autiste pratique en général la même activité sans s'intéresser à d'autres loisirs ; il ne se lasse pas de jouer avec les mêmes objets et sa curiosité pour l'extérieur semble éteinte.
L'idéal est de détecter les troubles avant 18 mois. Mais les premiers signes de l'autisme se manifestent de façon presque imperceptible et se développent progressivement. Toutefois, si votre enfant ne fait aucun geste pour communiquer avant un an ou s'il ne peut former spontanément une phrase de deux mots avant deux ans, il faut alors envisager de consulter un professionnel de santé. Seul un médecin peut vous apporter une réponse (gare aux échos entendus sur les forums).
Aider son enfant à sortir de sa bulle
Lorsqu'on demande aux parents d'enfants autistes quel est le plus difficile pour eux, la réponse est immédiate : le manque de structures adaptées. Aucun père, aucune mère ne souhaite voir son enfant en hôpital de jour et il n'y a pas toujours d'alternative. Les ressources financières font souvent la différence. Alexandre, 5 ans et demi, va entrer en maternelle comme les autres enfants car ses parents, tous deux ingénieurs, ont pu embaucher un auxiliaire de vie scolaire (AVS), ces personnes qui accompagnent les handicapés dans les classes. Ce traitement a deux vitesse en a révolté plus d'un et des associations ont vu le jour, qui cherchent à rétablir une certaine justice pour venir en aide aux familles démunies, souvent isolées.
Dans un environnement standard, les enfants autistes progressent parfois de façon inespérée. C'est le cas de Baptiste, aîné de deux autistes, lui-même touché par la maladie. A six ans, Baptiste ne parlait pas. Grâce à un accompagnateur et au travail d'un thérapeute, il est rentré en classe de 6° au bout de cinq ans seulement. Sandrine Bonnaire a réalisé un film sur sa sœur Sabine, atteinte de la maladie. La célèbre actrice parraine aujourd'hui les Journées de l'autisme et s'investit dans ce projet qui lui tient à cœur. S'il reste encore beaucoup à faire pour aider les autistes à s'insérer dans la société, une plus grande connaissance de la maladie est gage de progrès futurs et de vie meilleure pour ces enfants.
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