Comprendre le sens de leurs questions pour créer un espace de dialogue parent/enfant qui résiste au temps.
Vers 3 ans, les enfants découvrent les richesses de la vie sociale et commencent à poser de nombreuses questions. Ce questionnement incessant réclame des réponses souvent philosophiques, voire métaphysiques, sur des sujets bien concrets. Ce nouveau comportement déconcerte les parents : les adultes se posent des questions à leur tour et ne savent plus comment arrêter cette ronde de "pourquoi" sans fin. Pourtant, chaque explication répétée à l’enfant lui sert de repère, l’aide à se construire.
Armés de leur "pourquoi", ils partent à la conquête du monde
Les enfants demandent pourquoi à partir du moment où le langage leur permet de réfléchir à haute voix : avant cette étape, ils demandaient aux parents de nommer sans cesse les différents objets ; à présent, ils organisent leurs images mentales dans l’espace et dans le temps. Il s’agit, en fait, de la suite logique de leur évolution. Une curiosité naturelle les pousse à découvrir le monde comme différent d’eux. Parfois, ils reformulent leurs interrogations pour mieux comprendre le vocabulaire qui leur échappe ; d’autres fois, ils cherchent à se rassurer ou à capter l’attention de l’adulte. Lorsqu’ils connaissent déjà la solution à leur problème, les parents peuvent les aider à utiliser leur mémoire. Le parent sollicité peut aussi demander un délai de réflexion ou d’investigation pour les questions trop complexes : il offre alors un modèle scientifique aux plus petits. Les grands doivent encourager la démarche du questionnement à la base des apprentissages. Néanmoins, faut-il envisager chaque sujet avec le même sérieux ? Comment réagir en répondant à leurs nouveaux besoins ?
Même désappointés, les parents restent des repères pour leurs enfants
Le "pourquoi" représente un instrument de savoir qui confère, aux plus jeunes, un certain pouvoir. Les questions prennent alors une tournure délicate ou gênante. Pourtant, les parents doivent trouver les mots justes s’ils ne veulent pas inculquer des préjugés à leurs enfants ni les angoisser. Puis, les questions puériles deviennent une façon de remettre en cause l’autorité parentale, sans équivoque : « Pourquoi dois-je obéir ? ». Dans ce cas, les parents doivent éviter le piège des justifications interminables. Cependant, vous pouvez montrer du respect à votre enfant en lui offrant des livres : vous nourrirez son appétit grandissant avec des connaissances précises sur les animaux ou des réponses simples aux problèmes existentiels. Les contes apporteront une dimension symbolique, avec un savoir accessible en fonction de la maturité de votre enfant. Il comprendra que certaines informations ne lui sont pas directement transmises mais il pourra s’en saisir plus tard.
Une remise en cause qui instaure une relation de confiance
Un large pourcentage de "pourquoi" est chargé d’affectivité. Les questions abordent ouvertement les secrets de famille ou les tabous. L’enfant garde une compréhension intuitive des émotions de ses proches. Votre réponse doit donc rester sincère pour favoriser un dialogue permanent. Malheureusement, certaines vérités peuvent se révéler traumatisantes pour le jeune enfant. Mais cet aspect n’empêche pas « la parole vraie » sur votre ressenti difficile. Vous pouvez également saluer son intelligence.