Votre fils de 3 ans pleure quand vous le déposer à l'école ? Il fait des crises d'angoisse, s'accroche à vos jambes, refuse de porter son cartable et ne supporte pas que l'on parle de sa maîtresse devant lui. Votre fille de 5 ans fait des cauchemars, mouille à nouveau son lit, et vomit le lundi matin lorsqu'il est l'heure de prendre le chemin des écoliers ? Voici quelques conseils pour apprivoiser avec eux ce passage délicat qui consiste à quitter les jupes de maman pour aller à l'école, s'ouvrir au monde.
Pour commencer, on fait la sourde oreille face aux bons conseils des grand-parents qui prétendent que c'est criminel de faire souffrir un enfant de la sorte et qu'il faut le retirer de l'école, et ceux des copines qui essaient de nous convaincre qu'on ne doit pas se laisser manipuler par ces caprices infantiles.
Votre enfant exprime un vrai mal-être qu'il faut entendre et gérer avec lui. Il est bon de rappeler que le concept d'école maternelle est assez récent, rare et pas obligatoire. Tous les pays européens ne proposent pas cette alternative aux parents. En Allemagne, les mères doivent s'occuper de leur enfant jusqu'à leur 6 ans avant de pouvoir les scolariser, ou trouver une solution par elles même (grand-parent, nounou, garderie privée).
Donc on commence par se dire que c'est une chance extraordinaire que Jules Jr puisse se sociabiliser dès ses 3 ans (même quand ça passe parfois par des retours à la maison avec des petits bleus et des "griffures" sur les bras, habits déchirés et des disputes dans la cour de récréation, mais si !), apprendre en dehors de vous (même s'il vous ramène à la maison des idées, un vocabulaire, des gros mots, qui ne sont pas les vôtres). Si vous même en êtes convaincue, ça passera déjà mieux dans la tête de votre bout de chou, que l'école c'est pas une punition, mais un extraordinaire lieu de vie, avec tout ce que cela implique. Donc, n'hésitez pas à lui expliquer tous les avantages que l'école maternelle représente : apprendre de nouvelles choses, se faire des copains, jouer, apprendre à partager, découvrir le monde et l'altérité.
Vous pouvez également lui expliquer en quoi cela vous permet, vous, d'avoir votre vie. De reprendre votre travail, de faire du sport, de voir vous aussi vos copines, d'avoir vos activités. Plus vous lui montrerez que vous êtes indépendante et autonome, plus cela l'encouragera à l'être. Mais en lui précisant bien que vous pensez à lui dans la journée, que parfois même il vous manque, mais que de toute façon, vous savez qu'après cette journée passée chacun dans son univers propre, on se retrouve toujours le soir avec beaucoup de joie. On se raconte alors ce qu'on a fait, ce qu'on a apprit, et on partage de formidables moments en famille. Il faut que votre enfant intègre que cette séparation de la journée d'école n'est pas définitive, et que ça ne vous empêche pas de penser à lui, de même qu'il a droit de penser à vous.
Dans la première phase d'acclimatation, essayer de l'emmener vous même à l'école et surtout d'aller l'y chercher le soir. L'enfant est toujours très content et fier de voir que c'est maman qui vient le chercher le soir, ce fameux "temps des mamans" comme le nomme les maîtresses. Ensuite, une fois l'enfant rassuré, habitué, vous pourrez déléguer tout ou partie à tiers. Et surtout évitez d'être en retard le soir. C'est extrêmement anxiogène pour l'enfant. Si cela vous arrive, appelez l'école avant la sortie des classes, en demandant de prévenir votre enfant que tout va bien, mais que maman est dans les embouteillages et qu'elle arrive.
Il est possible en première année de maternelle, d'aménager le temps scolaire. Si une semaine complète à l'école, avec cantine le midi, est un peu lourde pour votre enfant au départ, et si votre activité professionnelle le permet, proposez lui de le garder avec vous une ou deux demi-journées par semaine. En échange, demandez-lui d'accepter les jours d'école, et encouragez-le à y prendre du plaisir. Valorisez tous les acquis qu'il pourra y faire, intéressez-vous au moindre dessin, à la moindre anecdote de la classe, à ses camarades, à ce qu'il a mangé le midi à la cantine. Et surtout, ne le blâmez pas lorsqu'il rechigne un peu, traîne les pieds, vous fait un petit caprice. L'enfant a absolument besoin d'extérioriser ce qu'il ressent, par des pleurs, des bouderies, des cauchemards. Voire, de vomir. Ca paraît violent, mais il vaut mieux cela, qu'il s'exprime, plutôt que de se refermer sur lui et de s'éteindre. Discutez régulièrement avec sa maîtresse des activités de la classe, d'un problème aussi petit soit-il. Le fait que vous vous impliquiez dans sa vie scolaire le rassurera. De même que de pouvoir vous parler de ses soucis, des disputes, de ce qu'il n'aime pas en classe ou dans le menu de la cantine.
Pour compléter tout cela, mettre en place des petites astuces pour aider votre enfant à aimer l'école, nous vous conseillons la lecture du "Guide de votre enfant de 3 à 6 ans", d'Anne Bacus, Ed.Marabout, 7,90€.
Pour plus d'informations sur comment aider son enfant à s'épanouir et à bien travailler à l'école, nous vous conseillons de continuer votre lecture avec les articles suivants :
Comprendre et lutter contre l'échec scolaire | Comprendre la phobie scolaire |
Aider son enfant à travailler | Comment aider un enfant dyslexique ? |
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