D'une seule voix

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D'une seule voix

L'émouvant documentaire primé par de nombreux festivals sort en salle.

Israéliens et Palestiniens, juifs, chrétiens et musulmans, hommes, femmes, enfants, avec comme seul lien la musique, le chant, la danse, pour dépasser les à priori, les blessures, les ressentis, les incompréhensions, les peurs, les souffrances et les deuils. Sorti en salle il y a peu, l'émouvant documentaire primé par les festivals du monde entier de Xavier de Lauzanne retrace la formidable et néanmoins mouvementée initiative en 2004 du producteur français à succès Jean-Yves Labat de Rossi. Puisqu'il n'est désormais plus possible pour ces artistes de se rencontrer en Israël ou dans les Territoires Palestiniens, de rétablir un dialogue, une écoute, un lien, le producteur entreprend un voyage là-bas en vue de rassembler une centaine des meilleurs compositeurs interprètes de part et d'autre d'un mur aussi réel qu'imaginaire. Le but : organiser une tournée de concerts qui les réunira en France pendant trois semaines.

Si au début de la tournée, chacun fait bonne figure tout en se retranchant dans son clan et ses certitudes, les rivalités affleurent rapidement. Dans les coulisses, le bus, les couloirs d'hôtel, les salons des réceptions protocolaires, les tensions montent, le ton avec... Au milieu, Jean-Yves, le manager, essaie de calmer les esprits, de rappeler la dimension humaine du projet et d'évacuer les questions politiques sous-tendues, de ramener les uns et les autres à la raison. Les concerts font salle comble, l'émotion est tangible sur scène comme dans la salle, mais le mur d'incompréhension et d'hostilité invisible reste omniprésent entre les artistes, chanteurs, musiciens, danseuses. Le manager, les artistes ont envie de jeter l'éponge, de renoncer. D'incidents en coup de gueule, de moments intenses en émotions en moment de ras-le-bol exacerbés par une fatigue grandissante liée au rythme du voyage, de la tournée, les personnages apprennent à s'apprivoiser, se connaître, se respecter, se parler. Un petit geste par ci, une complicité lors des répétitions par là, un respect et un enthousiasme indéniable et partagé pour la beauté et la force des musiques et des chants de chacun, et ces juifs, chrétiens et muslmans finissent par s'écouter, s'entendre, s'encourager. Echanger des techniques de chant, une gestuelle, un texte... jusqu'à crée une vraie amitié, une compréhension réciproque, un dialogue à nouveau possible autour d'une envie commune de paix.

Ce film réhumanise un conflit séculaire. Le dernier concert est particulièrement émouvant. La conclusion pourrait en être idylique si nous n'étions ramené à l'atroce réalité par la mort d'un des musiciens dès son retour à Gaza. Tous les acteurs du film se retrouvent avec émotion à l'enterrement de ce dernier. Unir sa voix n'aura pas suffit à abattre les murs, à arrêter les bombardements, à empêcher la mort de venir chercher son tribu, aveuglément, régulièrement, de part et d'autre. Mais l'espoir d'un apaisement, d'une solution, de la réinstauration de la paix pour tous un jour subsiste, malgré tout. Car cette fois-ci, ce deuil est porté par tous, sans distinction de nationalité ou de religion. Pas pour demain,  c'est certain. Mais, comme le dit l'un des protagonistes, « pour nos enfants et petits enfants ». Avec eux, nous l'espérons.

D'une seule  voix, long-métrage français. Genre : Documentaire. Distribution : Aloest Production.
Durée : 1h23 min. Année de production : 2009. Réalisateur : Xavier de Lauzanne.
Site : www.duneseulevoix-lefilm.com

 

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mariammlk , 31 janvier 2010
franchement ce film me donne bien envie d'aller le voir et puis j'adore les films avec du chant et de la danse.
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mataja , 24 février 2010
Ca a l'air très bien ce genre de film merite qu'on aille le voir.