Sorti en salles il y a quelques jours à peine, le film est déjà très controversé et crée la polémique. Boycotté par bon nombre de médias, son réalisateur se voit interdit de certains plateaux télé et menacé par des extrémistes québéquois l'obligeant à annuler une projection-débat sur place. Il faut croire que le sujet est brûlant et déchaîne les passions.
Le sujet justement
Il s'agit d'un film documentaire coup de poing, qui contrairement à ce qu'annonce son titre, clin d'oeil à un ouvrage de Pierre Bourdieu, fait surtout un état des lieux de la condition féminine en général au XXIe siècle. Tourné en France, au Canada et en Belgique, à travers des images parfois choc, un montage dense en même temps que fluide, une narration ciselée et portée uniquement par les personnages eux-mêmes (choix judicieux du réalisateur de se passer de commentaires et de voix off), le film dresse un constat sans concession des violences en tout genre faites aux femmes aujourd'hui. Physiques, bien évidemment, mais aussi et surtout, insidieuses, psychologiques, symboliques, « violence douce, insensible, invisible pour ses victimes mêmes, qui s'exerce pour l'essentiel par les voies purement symboliques de la communication et de la connaissance - ou, plus précisément, de la méconnaissance, de la reconnaissance ou, à la limite, du sentiment » selon la terminologie de Bourdieu. Témoignages, paroles et silences se mêlent et se succèdent ainsi dans le documentaire avec efficacité.
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