Il a fallu attendre la clôture du Festival de Cannes pour qu'enfin le célèbre cinéaste iranien Jafar Panahi soit libéré de prison. Arrêté début mars à Téhéran avec son épouse et d'autres membres de son entourage, Jafar Panahi est resté deux mois dans les geôles iraniennes sous prétexte qu'il soutenait l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad. Le ministre de la culture iranien a expliqué que l'arrestation du cinéaste était une « question de sécurité ». Mais au regard des arrestations arbitraires qui jalonnent le nouveau mandat du président iranien, il est permis d'en douter.
Une partie de la classe politique française avait appelé à la libération de Jafar Panahi, notamment le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner. Le président du Festival de Cannes, Tim Burton, ainsi que l'actrice Juliette Binoche, avaient condamné avec force cette privation de liberté injustifiée.
Le cinéaste est en réalité accusé d'avoir préparé « un film contre le régime, portant sur les évènements post-électoraux », à savoir les violentes manifestations de juin 2009 qui avaient suivi la réélection contestée de M. Ahmadinejad. A l'image de la Chine, la liberté d'expression semble ne plus exister en Iran ; et l'art n'est pas épargné, loin s'en faut. Faut-il en déduire qu'écrivains et cinéastes engagés sont amenés à disparaitre en Iran ? La volonté de fer des opposants et le courage qu'ils ont manifesté tout au long de l'année permet d'espérer le contraire.