Pour autant, il ne faut pas abuser de son usage ! Pourquoi ?
L'allaitement :
Son principal inconvénient est d'interférer avec la succion naturelle liée à l'allaitement. Au début, allaiter son bébé n'est pas toujours évident, surtout lorsque c'est son premier enfant et que les montées de lait ont du mal à se mettre en place. Allaiter est un choix d'importance, dont la réussite se joue dans les premiers jours suivant l'accouchement et dépend pour beaucoup de l'interaction entre bébé et maman, notamment au niveau des montées de lait. Ces dernières seront d'autant plus régulières et abondantes que l'enfant sollicitera le sein correctement, avec vigueur surtout pour les premières têtées. Le nouveau-né habitué à l'usage d'une tétine, fera moins d'effort sur le mamelon. Voire, le rejettera car pas assez en relief, pas assez dur et saillant à son goût. Il est donc vivement conseillé d'attendre que l'allaitement soit mis en place et se déroule correctement avant de proposer une tétine à son nouveau-né. Il est également conseillé d'arrêter progressivement son usage au-delà de 12 mois, l'enfant ayant de moins en moins besoin d'utiliser cet anti-stress à mesure qu'il grandit et prend confiance en lui et en son entourage, maïtrise son environnement. Dans sa deuxième année, il peut se servir de ses yeux, de ses mains, de ses premiers mots, pour appréhender un environnement qui lui est devenu moins anxiogène. Il est dès lors capable de s'intéresser à tout ce qui l'entoure et de laisser sa curiosité l'amener à découvrir le monde, partir à sa conquète.
La communication :
Hors, avoir constamment en bouche un objet en plastique empêche le développement du langage, de l'expression de soi, et encourage un repli sur soi à la moindre inquiétude. Il ne faut pas que la tétine devienne un rempart contre le monde extérieur, entre bébé et les gens. Certains bébé devenant « addict » de leur tétine, et se mettant à pleurer dès qu'elle leur tombe de la bouche, se perde ou à la moindre frustration. La solution n'est pas non plus de l'accrocher au bout d'une chaînette en plastique sur son babygros. Son usage doit rester contrôlé par les adultes qui l'entourent, homéopathique, limité à de vrais moments de stress, d'angoisse. De plus, permettre à son enfant de plus d'un an de garder sa tétine, c'est l'encourager implicitement à rester « bébé », à ne pas grandir. Là, ce serait plutôt aux parents de se mettre un truc dans la bouche pour calmer leur anxiété, ou en parler en s'allongant sur un divan, ça fait aussi l'affaire.
Les dents :
Au niveau de la santé, il est absolument impératif que l'enfant ait abandonné sa tétine à 2 ans, âge clé où peuvent se mettre en place des altérations dentaires. Le discours des dentistes à ce sujet à changé. Conseillé jusqu'il y a peu pour limiter voire empêcher les déformations palatines et dentaires, elle n'est plus en odeur de sainteté chez les spécialistes, en rien érgonomique selon eux et ce malgré les promesses des fabricants. Le pouce serait plus « acceptable », s'adaptant au palais, le creusant, l'élargissant naturellement. Bien qu'il ne fasse pas se leurrer, tout corps étranger repousse les dents, provoque des déformations osseuses, empêche les deux machoires de bien se placer l'une en face de l'autre...
L'hygiène :
Et puis, une tétine qui traîne partout, tombe, que l'on pique au copain ou à la copine de crèche, que maman suce pour la nettoyer, ce n'est pas du tout hygiénique. Même s'il en voit d'autre le système immunitaire de bébé dans ses premières années (ce dernier ne reculant devant rien qui puisse se mettre en bouche, non, même pas sa chaussure sale, les croquettes du chat, ou l'os en plastique de Médor qui traîne sur le sol de la cuisine...), mais bon, quand même!
En conclusion, tout abus est mauvais pour la santé! La tétine, c'est comme tout : pas mal en utilisation modérée, surveillée, justifiée, si bébé y trouve un intérêt (faut-il préciser qu'on ne force pas un bébé qui la recrache, n'est pas convaincu par ses bienfaits et l'idée de s'enfourner un bout de plastique dans la bouche, même si c'est pratique?). Et à laisser tomber dès la deuxième année.
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