Vous avez mené vos carrières en parallèle ?
Oui. Nous avons tous les deux eu de magnifiques carrières, nous permettant d'aborder tout le répertoire d'opéra franco-italien, avec des chanteurs comme Montserrat
Caballé. Lorsque nous avons terminé notre carrière à l'Opéra de Paris, nous avons pu attaquer tous les répertoires, la comédie musicale, l'opérette. C'est d'ailleurs beaucoup plus difficile que l'Opéra. Pour chanter de l'opéra, on a le calibre ou on ne l'a pas, c'est certain. Mais pour le reste du répertoire lyrique, il faut en plus d'une voix, un talent d'acteur, de comédien, de danseur. Nous nous sommes vraiment amusés à explorer tout cela de A à Z, en nous éclatant comme des fous sur scène. J'ai par exemple joué l'opéra comique La Colombe d'Anouilh. Le jour de la première, il était dans la salle. Il a dit à son voisin, le plus grand critique de l'époque: « Je ne sais pas si sa voix est belle, je n'y connais rien, mais en tout cas c'est un excellent comédien! ». Qu'Anouilh est dit cela, de moi chanteur d'opéra... J'ai dit merci et j'ai mis ça dans ma poche!
Comment vous est venue l'envie de diriger de jeunes chanteurs comme pour cette opérette, Dédé ?
Après une carrière bien remplie, à la cinquantaine, mon épouse et moi-même avons eu envie de transmettre ce que nous avions reçu des plus grands, musiciens, scénographes, chefs d'orchestre. Tout ce que l'on a acquis sur scène, ce que l'on a appris, notre art, on a eu envie de le transmettre. Je suis fils d'instituteur, mon beau père était chanteur lyrique puis professeur de chant à l'Opéra de Paris, il recevait ses élèves chez lui, leur faisait à déjeuner, les aidait à boucler les fins de mois. Nous sommes comme ça chez nous. C'est dans les gènes. Donc depuis 12 ans, avec nos jeunes, nous avons fait de tout, exploré tout le répertoire, de la comédie musicale, comme Dédé, que nous allons jouer dans quelques jours, à l'Opéra. Animés de l'envie d'aider de jeunes artistes prometteurs à débuter.
Que pouvez-vous nous dire de Dédé, cette pièce en question que vous avez mise en scène ?
C'est une pièce d'un auteur très prisé à son époque, un des meilleurs amis de Sacha Guitry. Un succès extraordinaire à sa création, à la sortie de la guerre, période pendant laquelle les gens avaient besoin de se distraire. Dédé est une pièce très jazzy. Une histoire de coeur, qui comme toutes les histoires de coeur dans les vaudevilles, comporte des quiproquos incroyables. Les vendeuses d'une boutique de chaussures se transforment en danseuses de revue pour vendre leurs chaussures. La musique et le texte n'ont pas vieillis. Le génie n'est jamais démodé. Le texte de Dédé est à la fois très accessible, dans un parfait français, tout en se évoquant souvent ce qui se passe en-dessous de la ceinture, mais avec beaucoup de grâce! Cette pièce a d'ailleurs lancé Maurice Chevalier, avec notamment le titre « Dans la vie faut pas s'en faire ». Aujourd'hui, c'est la troupe des Baladins de la Seine qui le joue, avec de jeunes chanteurs très prometteurs. L'un d'entre-eux chante actuellement Tancrède sur les Champs-Elysées. Une autre a joué la Petite Carmen, cet été en tournée.
Je revois ce soir nos émissions d'opérette, le mythique et irrésistible duo des dindons et ai eu envie d'avoir de tes nouvelles, nostalgie au coeur ....
Comment vas-tu ? Comment va Michelle ?
Si tu as ce message, tu peux me téléphoner au 0608828802 ou m'écrire sur ce mail : ouliana@wanadoo.fr
Toutes mes amitiés
Ouliana Tchaikowski
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