Mon année raconte le quotidien d’une petite fille… Mais pas n’importe quelle petite fille : Capucine est trisomique.
Il y a, dans cette bande dessinée, beaucoup de poésie. La finesse nécessaire au traitement d’un sujet aussi délicat est bien évidemment présente.
Si elle témoigne de moments de joie, Mon année, sans faire de la maladie de Capucine un drame, présente les difficultés liées à celle-ci. Les difficultés pour la petite fille, mais également, par voie de conséquence, pour son entourage, et plus particulièrement ses parents. Leur quotidien et - de fait - leur relation, ne sont pas des plus évidents, et le fait qu’on leur annonce que leur fille doit aller dans un établissement spécialisé (elle qui jusque-là fréquentait une école « traditionnelle »), ne vient rien arranger. C’est avec délicatesse, avec une grande sensibilité, que se trouve contée l’histoire de Capucine.
Mon année réussit à faire part au lecteur des sentiments, des pensées, de Capucine et ce, d’une façon plutôt originale. Aux « classiques » retranscriptions (noir sur blanc) des pensées de la petite fille de huit ans, se trouvent adjoints des dessins de sa main. À travers ceux-ci, le lecteur peut prendre connaissance de ce que Capucine perçoit chez les adultes qui l’entourent. Particulièrement sensible, elle se rend notamment compte de ce que son père est attiré par sa psychomotricienne (« Paa, il est vraiment pas comme d’habitude » la lit-on penser).
L’écriture de Jean-David Morvan se marie parfaitement au dessin de Jîro Taniguchi (à qui l’on doit notamment Quartier lointain ou Le sommet des dieux). Il s’agit là de la première création bande dessinée du célèbre mangaka et, à lire celle-ci, on espère que ce ne sera pas la dernière !
Mon année se divise en quatre saisons, et c’est le premier tome (correspondant au Printemps) dont il est aujourd’hui question, mais gageons que les tomes suivants seront de même qualité.
Relativement courte, cette bande dessinée mérite que l’on prenne le temps de savourer chacune de ses pages, chaque trait de crayon. Un vrai délice. Même si l’on est pas une habituée de ce type d’ouvrages, cela peut être une bonne occasion de se réconcilier avec celui-ci. L’excuse consistant à dire : « Oh moi, les bandes dessinées… C’est pour les enfants… » est ici nulle et non avenue.
Mon année : À découvrir (et par toutes) !
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