« Ne jamais remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même » nous dit l'adage. Pourtant, en matière de contraception, il est bel et bien possible de défier la nature et de repousser les précautions d'usage grâce au contraceptif d'urgence Ellaone. Cette petite pilule serait un pas de plus pour les femmes dans la maîtrise de leur destin. Tout comme sa grande sœur Norlévo, elle permettrait, par la prise d'un seul comprimé, d'empêcher une grossesse en cas d'échec de contraception ou d'oubli de pilule. Mais la vraie innovation dans le cas présent, serait son efficacité 5 jours après le rapport non protégé au lieu de 3 maximum pour Norlévo, la pilule du lendemain lambda.
Comment agit Ella one ?
Petit rappel des cours de biologie de 5ème. La survenue d'une grossesse est due à l'ovulation (c'est-à-dire à la libération d'un œuf), et de sa rencontre avec un spermatozoïde (jusque là tout le monde suit, j'espère). La progesterone, une hormone sexuelle, stimule la production de protéines dont le rôle est de préparer la muqueuse à recevoir l'œuf fécondé. Le principe actif de Ella one, l'Ulipristal acétate empêche la progestérone de faire son effet. Ainsi, elle empêche les grossesses en interférant avec l'ovulation et permet de modifier la muqueuse utérine.
Les points forts
Cette pilule est beaucoup plus efficace que la précédente, Norlévo : 24h après le rapport elle est 3 fois plus active que celle-ci. Cinq jours après un rapport non protégé, elle garde 95 % de son efficacité (contrairement à la pilule du lendemain). Néanmoins, plus elle est prise tôt plus elle sera efficace, donc ne traînez pas trop. L'autre bonne nouvelle c'est qu'il n'y a pas d'effets secondaires majeurs (pas plus que Norlévo en tout cas) puisqu'on parle seulement de douleurs abdominales et de quelques troubles menstruels. Grâce à sa molécule active, l'Ulipristal elle a aussi pour effet de contrer les effets de certaines maladies utérines.
Les points faibles
Cette nouvelle pilule présente essentiellement deux gros inconvénients :
- Son prix : 30 € et non remboursés par la sécurité sociale (même si le laboratoire qui la produit a fait une demande pour qu'elle le soit). Cela pourrait être un frein considérable surtout pour les jeunes.
- Sa prescription sur ordonnance. Le produit n'est pas en vente libre car il est nouveau, et on ne connait pas bien les effets secondaires. Il est donc primordial pour les médecins d'avoir connaissance d'éventuels incidents pour pouvoir donner des indications nécessaires.
Une véritable avancée
Selon Adeline Quach, médecin responsable du planning familial à la fondation PROFA, si Ella one était mieux connue et plus facilement accessible, cela pourrait faire diminuer de moitié le nombre d'avortements mondiaux. Progrès non négligeable, surtout en France ou l'avortement relève du véritable parcours du combattant de part les problèmes d'acces aux soins.
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