Un pouvoir très masculin
Il n'y a pas si longtemps encore, faire rire était un pouvoir exclusivement réservé aux hommes. Une femme qui riait était considéré comme vulgaire, voire indécent. On les cantonnait à jouer les femmes fatales à la Mona Lisa, ne se permettant qu'un demi sourire pour toute preuve d'exaltation. Ce n'est qu'à l'arrivée des cafés-concerts et des music-halls en France, lors de la deuxième moitié du 19ème siècle, que certaines fortes personnalités se décidèrent à transgresser les règles de bienséances et envoyer valser les qu'en dira-t-on. A bat la grâce, la pudeur et la discrétion ! Vive les caricatures, les grimaces, les gesticulations...
Une véritable révolution
Une chose est sûre, les comiques féminins modernes doivent leur succès aux grandes avancées du féminisme dans les années 1970. On ne va pas vous faire un cours d'histoire, (rassurez-vous), sachez juste que ça a été l'élément déclencheur. Les femmes en ont ras-le bol, on assiste à un véritable rejet des tabous qui incite nos congénères féminines à proclamer leur « droit à la grande rigolade » (expression de l'écrivain Benoîte Groult)
Un humour sans limites
Le signal est alors donné : on peut rire de TOUT ! Au programme : les politiques, les rapports sociaux, les hommes, les femmes, la vie conjugale, la famille.... sans oublier la sexualité ! Nos femmes comiques actuelles (Valérie Lemercier, Anne Roumanoff, Muriel Robin, Florence Foresti... et j'en passe !) ont laissé tomber tous les artifices de beauté propres aux femmes de notre époque pour (excusez moi du peu) faire la nique à cette société où tout est basé sur le physique et l'apparence. Elles ont préféré mettre en avant leur humour, voire leur côté clown pour exprimer leur vision du monde, leur vision de femme, notamment celle des moins bien loties.
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