L'autodérision et la critique sociale
Une fois lancées, rien ne les arrête ! Personne n'est épargné et surtout les hommes qui en prennent pour leur grade : les femmes prennent enfin leur revanche sur des siècles de soumission et de répression à leur égard. Mais là où elles surprennent et épatent, c'est par leur capacité à l'autodérision. Non contentes de chambrer la gente masculine et de critiquer la société on les salue par leur talent à se moquer d'elles-mêmes. Un de leur sujet de prédilection : leur corps. Elles s'auto-parodient de manière irrésistible en racontant toutes les tortures qu'elles s'infligent pour correspondre aux critères de beauté actuels : les régimes amaigrissants, les séances interminables chez l'esthéticienne...Florence Foresti est l'exemple parfait de ce type d'humour avec ses sketches à la cigale. Elle résume très bien la chose : « les filles c'est encore plus nul que les garçons ». Rien à ajouter.
Le rire libérateur
C'est connu et reconnu, les comiques sont souvent qualifiés de clowns tristes. Pour beaucoup, le rire est un moyen de se libérer de ses angoisses, de les relativiser, de les partager. Ainsi, dans tous les sketches on retrouve les angoisses qui taraudent les femmes : la peur de ne pas plaire, les conflits amoureux, la maternité, la vieillesse...Le cliché de la midinette amoureuse à la recherche du prince charmant est un sujet inépuisable qui se frotte aux caricatures les plus acerbes comme Sylvie Joly et ses déboires de nunuche qui se désespère de trouver l'homme idéal...(Ca vous évoque des souvenirs ?) On ne parle même pas des satires sur le mariage et les enfants, source des plus grandes déceptions féminines. Tous ces idéaux qu'on considérait comme typiquement féminins se sont bien éméchés avec le temps ne sont pas épargnés dans les one woman shows qui en font un portrait des plus épouvantables. Actuellement, Florence Foresti (oui, encore elle) qui joue au palace, nous raconte les horreurs de la maternité et nous assure qu'on ne nous dit pas tout ! Le sexe n'est pas en reste dans tout ça : ces dames ne se gênent pas pour en parler de manière parfois beaucoup plus crues que les hommes (comme dans la réalité me direz-vous). A cet exemple, un sketch d'Anne Roumanoff sur la frigidité, qui met en scène une discussion entre deux femmes sur le préservatif : On m'a quand même dit que c'était moins agréable de... avec un... - Mais non, au contraire : on sent rien !"
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