Mais vous n'êtes pas très mondain non-plus, donc c'est peut-être d'autant plus difficile d'être dans les projets des réalisateurs ?
Ben non, je ne suis pas mondain, et c'est beaucoup plus difficile c'est vrai. J'espère toujours être demandé pour ce que je fais sur scène, ou à l'écran, et non pas pour les bonnes blagues que j'aurais faites dans un diner. Dans un diner, je suis très discret, je vais être celui qui se tait. En plus, je ne suis pas physionomiste, je ne me rappelle jamais où j'ai vu les personnes. Impossible d'imprimer les visages, c'est un gros défaut. En même temps, cela fait vingt ans que je travaille régulièrement...
Quelle est la différence entre être sur scène au théâtre et tourner au cinéma ? De l'intérieur ?
Que vous dire que vous ne sachiez ? C'est la continuité, comme une même joie, en continuité. Au cinéma, il y a aussi la joie de voir le film s'il est bon. En tant que spectateur. Le découvrir, ce qui est très différent du théâtre. Et puis au cinéma, il y a quelque chose de dramatique en même temps, voire tragique : le passage du temps. Au cinéma, c'est en accord avec vous aujourd'hui, point. Je peux être Sganarelle au théâtre [« Sganarelle ou le cocu imaginaire » de Molière. Ndlr], comme je pouvais le jouer déjà il y a dix ans, et je le jouerai encore dans dix ans. Mais au cinéma, je ne peux plus jouer un rôle de quelqu'un qui a 30 ans. C'est quelque chose qui compte beaucoup.
Et le plaisir d'être en contact avec le public au théâtre ?
Oui, il y a un va-et-vient, on recharge les batteries. Il y a une euphorie après la pièce de théâtre qui est équivalente avec ce qui se passe au cinéma lorsque l'on dit « coupez ! » et que l'on a la sensation d'avoir fait quelque chose de bien, entre les acteurs, l'équipe du film. Mais, au théâtre, il y a aussi quelque chose qui dépasse le public. Moi, quand je pars jouer, je ne pense pas seulement au public qui sera là, mais aussi aux gens sur les côtés, dessous, derrière. C'est comme si on n'arrivait pas à régler les choses seul et qu'en partant de chez soi pour aller jouer au théâtre, on se disait « j'ai donné rendez-vous à des gens dans un lieu pour parler. Pour essayer de trouver une solution ensemble ». C'est pareil que quand vous priez seul, ou quand vous parlez seul à haute voix. Ça n'en peut plus de rester en vous, il faut que ça sorte, et sans le vouloir vous le dites à haute voix, vous l'adresser aux autres. Le théâtre ça serait ça, un dialogue avec les autres, avec Dieu, avec soi-même, plus que quelque chose de frontal. Et si Dieu vous entend, tout le monde vous entend !
Je voudrais revenir sur votre album. C'est un plaisir, le chant ?
Oui. D'ailleurs, avant la sortie du mien en mars 2010, j'ai participé à l'album collectif d'Allain Leprest, sorti début décembre 2009. C'est un merveilleux parolier, et j'ai chanté sur cet album une chanson. Il y a aussi Olivia Ruiz, Adamo. Chanter, c'est un moment merveilleux. Vous savez, je n'aime pas répéter au théâtre. Mais répéter en studio, avec les musiciens, fignoler, j'adore ça ! Pour mon propre album, ça a été vraiment un plaisir, je ne voyais pas le temps passer en studio.
Envisagez-vous une tournée, des concerts après ?
Peut-être, nous verrons bien.
Et avez-vous un tournage en vue ?
Un projet avec Gérard Depardieu, dans le deuxième film de Tony Bayarjas.
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