« Bonjour. J'ai trente-trois ans et depuis deux ans et demi je n'ai plus de cerveau. La raison en est simple, je suis tombé amoureux. J'étais blasé et cynique, je ne croyais en rien. Elle, elle était très belle mais avait dans le regard comme un genre d'étincelle. Je compris plus tard que si moi j'étais un peu con, et bien elle, elle était complètement barge". Voici comment démarre le récit de ce parisien, se présentant sous la forme d'un journal intime décliné sur six mois.
L'intention de l'auteur, un jeune romancier trendy, est de nous faire partager à travers ce que l'on peut qualifier d'auto-fiction ce qui anime une passion amoureuse et ses effets désastreux sur l'organisme. Écrire ce livre fut selon ses dires son salut : "Je n'avais pas d'autres solutions. C'était écrire ou mourir. Ou pas...". L'intention est noble, écrire pour ne pas mourir, décortiquer la musique à quatre temps de la passion noire pour y survivre.
Ce livre se lit facilement, au grès des montagnes russes d'un couple qui se quitte et se retrouve sans cesse, se déchire, s'aime, n'arrive pas à se séparer. Un peu de nous tous finalement. Un livre plein d'humour, comme Thomas Lelu nous a habitué à en écrire, avec des accents de sincérité, et d'autodérison, ce qui par contre est nouveau. Un regret, l'usage intempestif du name dropping, ce tic de certains de nos auteurs contemporains consistant à siter à tout bout de champ marques et personnalités de son temps, précisions qui n'apportent pas grand chose et polluent un peu le texte au bout du compte.
"Le parisien" de Thomas Lélu, Flammarion, 300 pages.
Prix : 18 euros.
Disponible sur Fnac.com