Une bande de gosses anglais dans un garage... voilà ce qu'était les Arctic Monkeys au début des années 2000. Voilà comment une légende est lancée, nourrie de bien d'autres anecdotes de baby-rockers (pour bien remettre dans le contexte, n'oublions pas que le chanteur du groupe est né un certain 6 janvier 1986).
2001 :
Alex Turner et Jamie Cook demandent des instruments de musique à leurs parents à Noêl. Ils reçoivent tous les deux une guitare. Après avoir appris à en jouer, la paire forme un groupe avec deux autres élèves de la Stocksbridge High School, Andy Nicholson, qui joue de la basse et Matt Helders qui se tourne alors vers la batterie qu'il apprend en autodidacte « simplement équipé d'un livre et de baguettes » avoue-t-il avec désinvolture en interview.
13 juin 2003 :
Ils donnent leur premier concert dans un pub de Sheffield (également bled d'origine de leurs aînés Joe Cocker et Richard Hawley). Après une dizaine de représentations, ils se décident à enregistrer quelques démos pour les distribuer à la fin de leurs sets. Le nombre de CD étant limité, les fans se mettent à se les échanger sur Internet. « Nous-mêmes n'avions pas la moindre idée de comment faire », précise Alex Turner, l'auteur des textes du groupe rapportant avec réalisme des faits de société, des observations sur la vie de la classe ouvrière, de la jeunesse anglaise et de son quotidien. Toute la substance de la low class british way of life avec odeur de fish'n chips intégrée! Leur page Myspace? Le groupe ne connaissait même pas l'existence de ce site à l'époque, la page ayant été créée à l'origine par leurs fans. En marge de leur popularité naissante en ligne, le groupe connaît une popularité croissante dans le nord de l'Angleterre où ils se produisent et attirent l'attention de la BBC et des tabloïds anglais.
2005-2007 :
Les Arctic Monkeys publient Five Minutes with Arctic Monkeys, composé de seulement deux chansons, Fake Tales of San Francisco et From the Ritz to the Rubble, une musique qui veut s'inscrire dans la lignée de songwriters inspirés. 500 CD et 1000 disques de 7 minutes au total. Leurs fans font circuler pour eux ces titres sur le net. En 2006 Whatever People Say I Am, That's What I'm Not (quelque soit ce que les gens pensent de moi, c'est ce que je ne suis pas) leur premier album s'arrache : des milliers de pré-achats sur Internet puis 363 735 exemplaires vendus dès la première semaine.
Le groupe parvient sans publicité ou marketing très poussés aux premières places des charts, notamment avec leur titre I bet you look good on the Dancefloor, une ascension fulgurante qui en questionnera beaucoup au passage sur la façon dont les groupes de musique peuvent être reconnus, en marge des circuits traditionnels, notamment par le net. Ce qui leur vaudra d'être qualifié de premier groupe de la génération Internet. Les Arctic Monkeys ont du reste plutôt tendance à se tenir à l'écart de toute médiatisation exacerbée. Une de leurs devises est « Don't believe the hype. ». Après quelques apparitions médiatiques sur la télé britannique, le groupe n'appréciant pas vraiment l'exercice imposé, refuse de jouer désormais sur un plateau de télévision, notamment lors des Brit Awards de la même année.
Les Arctic Monkeys ayant fait le buzz, ils attirent l'attention des majors, mais ne tombent pas pour autant dans l'industrie commerciale des baby-rockers. Pas de pub de voitures, pas de tapages médiatiques trash, pas de chambre de palace détruite au passage. Sortie de Favourite Worst Nightmare (Pire cauchemar favorit) en 2007. Chose rarissime dans le monde du rock, la totalité de l'album se place dans le top 200 grâce au nombre jamais atteint de téléchargements et de pré-commandes.
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